La déstructuration du langage n’est pas un acte nihiliste mais plutôt une réflexion philologique ce qui aboutit à la création d’une poétique volontairement intimiste excluant toute intertextualité. C’est une poétique dont le médium est une voix remplie de crocodiles ; une voix d’intérieur, balise d’un autre type de délire, qui, incapable de s’élever dans les limbes mallarméennes, sillonnent les chiendents en paquebot de neige. Voix rauque d’acajou qui, charriant toutes les angoisses, fait fi de ce grand cul(te) séculaire de la Beauté. Alors, le poète n’est ni voyant ni prophète ni oracle comme le prétendait Rimbaud. Mais, c’est un homme qui a vécu et qui sait que le vrai dialogue d’avec soi. Une espèce d’altérité inversée. Toute poétique devient, dès lors, une sorte d’exercice de liberté_ une authentique quête de restauration de la primitive de l’homme.
Watson Charles Et James Pubien. Extrait d'<une esthétique de chaos> Le Nouvelliste Haiti.